Carmela Bonicatti dite Carmen Boni Rome, 17 avril 1904 ? r Paris, 18 novembre 1963 Avait-elle vraiment 16 ans quand elle fit ses premières armes au cinéma? Carmen Boni allait entretenir un certain mystère sur ses origines, laissant parfois raconter qu'elle avait vu le jour en Roumanie, ou au contraire se disant venue au monde dans une famille genevoise de Rome.Son premier film fut apparemment en 1920 Ave Maria que réalisa la Franco-Russe Diana Karenne. Suivirent d'autres rôles en Italie, en particulier dans La Predi en 1921 avec Maria Jacobini. En 1924 Augusto Genina prit en main la carrière — et la vie — de la jeune actrice, qui était fort belle et jouait avec une spirituelle finesse et un certain piquant, dans un style à la Gaby Morlay. La tendance était alors aux coproductions italo-allemandes, parfois franco-italiennes, et Carmen Boni frit l'interprète de plusieurs films tournés à Berlin par Genina puis par des metteurs en scène allemands comme Geza von Bolvary, Robert Land, Karl Grune (une éblouissante Katharina Knie). Ces réalisations internationales étant exploitées sur divers marchés européens dont la France, Carmen Boni put faire figure de vedette française, notamment après son succès dans Quartier latin avec Gina Manès. Elle se trouvait au sommet de sa célébrité quand l'irruption du parlant modifia sa trajectoire. En 1932 Genina fit de Carmen Boni la vedette d'une nouvelle version du Dernier Lord intitulée La Femme en homme, et ce fut son dernier film en tête d'affiche. Elle y était parfaite, dans un personnage impossible. Séparée d'Augusto Genina, le 3 août 1938, à la mairie du 1 6e arrondissement de Paris, Carmen Boni épousa le chansonnier français Jean Rigaux. Elle était encore belle quand elle interpréta en 1942 la Colombine du Comte de Monte-Cristo réalisé par Robert Vernay, puis en 1948 la comtesse du film de Christian-Jaque D'homme à hommes. Ce furent ses adieux au cinéma.